Alors que la célèbre cathédrale continue de défrayer la chronique, retour sur les enjeux fondamentaux d’un chantier nécessitant l’alliance vertueuse des acteurs du patrimoine, des métiers d’art, de la jeunesse et du numérique.
À la recherche de savoir-faire, d’une nouvelle génération et d’innovation
Depuis 25 ans, le Salon International du Patrimoine Culturel (SIPC) rassemble au Carrousel du Louvre l’ensemble des métiers et organismes qui forment le secteur, aujourd’hui très sollicités en raison de l’actualité. La thématique 2019 du salon, « Le Futur en Héritage », prend encore plus de sens après l’émotion suscitée par l’incendie de Notre-Dame à l’échelle mondiale. L’heure est maintenant aux problématiques pratiques et opérationnelles pour rendre aux parisiens, aux Français et au monde un monument intemporel.
Mais trouver les bâtisseurs et artisans d’art d’aujourd’hui et de demain représente un enjeu majeur. Ainsi, la mobilisation des jeunes pour prendre part au chantier sous l’impulsion de ce drame parait aujourd’hui indiscutable. De même que les métiers d’art, indispensables à la réussite du projet, sont plus que jamais sous les projecteurs. La formation, participant à la transmission des savoir-faire, s’annonce donc comme primordiale tout comme le besoin impérieux de savoir prendre le temps. Aude Tahon, Présidente d’Ateliers d’Art de France, organisateur du SIPC, le rappelait le mois dernier dans l’édito du magazine Ateliers d’Art
Par ailleurs, l’innovation et les nouvelles technologies s’invitent au chœur de ce chantier au carrefour de la tradition et de la modernité. La société Art graphique & Patrimoine, exposant phare du SIPC depuis de nombreuses éditions, s’apprête à jouer un rôle majeur. Elle propose une gigantesque base de données collective afin de mutualiser les connaissances de l’édifice. Une solution inédite en France qui prouve la compatibilité entre technologies et patrimoine.
Des actions de financement entre littérature et création contemporaine
Les initiatives pour récolter les fonds nécessaires à la mise en œuvre du chantier se multiplient et ne manquent pas d’originalité. La littérature contribuera-t-elle une fois encore à sauver ce monument emblématique ? Des siècles après l’œuvre de Victor Hugo, c’est Ken Follett qui publie un texte inédit entièrement consacré à la cathédrale. L’écrivain britannique s’engage à reverser par la suite ses droits d’auteur à la Fondation du patrimoine. Par ailleurs, An Exhibition for Notre-Dame, organisée par la Galerie Gagosian, rassemble les œuvres de 28 artistes internationaux dont Balthus ou encore Patti Smith. Tous les bénéfices participeront à financer le chantier de reconstruction.